On objecte souvent au mouvement de résistance à la mondialisation libérale de n’offrir aucune alternative aux modes d’organisation actuelles des sociétés de marchés. Dans le même temps, la plupart d’entre nous ressentons confusément que ces sociétés, à défaut d’un changement radical de trajectoire, détruisent la planète, engendrent l’instabilité économique et sont menacées d’implosion sociale. La gauche — désormais alliée aux écologistes — semble pourtant avoir renoncé à toute rupture avec les principes essentiels des économies de marche et des démocraties représentatives. Or, depuis deux siècles, ces institutions engendrent une concentration des pouvoirs économiques et politiques qui autorisent les élites dominantes à promouvoir une logique de croissance destructrice qui est au cœur de la crise multidimensionnelle que nous vivons aujourd’hui
Une autre histoire, tournée vers la quête du bien commun, est donc impossible sans une libération globale du pouvoir citoyen.La démocratie générale opère cette libération en appliquant à tous les champs de la société le principe d’un partage égal du pouvoir. Cela implique donc, outre une démocratie politique directe, une démocratie économique et sociale qui reconsidère de l’organisation de la production et de sa gestion. Loin de suggérer une nouvelle utopie destinée au seul débat philosophique, il s’agit ici de dessiner les contours concrets d’une nouvelle société ainsi qu’une stratégie plausible de transition
« Ce livre a un but, montrer qu’on ne peut sortir de la crise qu’en sortant du cadre institutionnel actuel et non en restant à l’intérieur.»
« Voici un auteur remarquablement inconnu des militants hexagonaux
mais qui pourtant manifeste des approches libertaires de l’Homme, de la société et du
devenir social et économique du monde. auteur:Jean-Claude Richard
Takis Fotopoulos ‘ nous propose en effet la mise en place d’une démocratie générale dont
les principes sont tout à fait dans les formes de l’idéal libertaire. Rien d’étonnant puisque
l’on relève dans le livre de constantes références à Pierre Kropotkine., à Murray Bookchin,
à John Clark et, surtout, à Cornélius Castoriadis, un ancien de la feue revue Socialisme ou
Barbarie.
Dès l’introduction de l’édition française, nous sommes en terrain connu: « Ce livre a un
but, montrer qu’on ne peut sortir de la crise qu’en sortant du cadre institutionnel actuel et
non en restant à l’intérieur.»
À partir de ce postulat essentiel, Takis Fotopoulos développe – sur une base économique
égalitaire – le concept de démocratie générale. Concept qui implique l’abolition des
formes de répartition inégale du pouvoir politique.
La situation actuelle du inonde est l’effet d’une
dynamique…
L’apport théorique et militant du discours de Takis Fotopoulos est surtout de rompre avec
la conception marxienne voulant, via Attac et les partis de gauche, trotskistes compris,
considérer l’état actuel du monde comme une conspiration des politiques de méchants
partis neo-liberaux ou sociaux démocrates alors qu’il s’agit ni plus ni moins que de
l’aboutissement d’une dynamique qui s’est construite sur l’économie de marché et son
corollaire, la démocratie représentative.
Il est bien évident qu’à partir de cette approche les actions à entreprendre ne se situeront
pas dans le cadre du système repré-sentatif (élections, parlement, etc.) mais à l’extérieur
de ce système. Pourquoi lutter pour changer les gouvernements puisque ces gou-
vernements ne sont qu’accessoires dans la res-ponsabilité de l’actuel état des choses?
Une stratégie de transition
Vouloir transformer la société pose bien évidemment la question des moyens. Là encore,
la pensée de Takis Fotopoulos s’ancre dans le discours libertaire: «Un grand principe nous
oriente dans le choix d’une stratégie de transition appropriée: la cohérence entre la fin et
les moyens. » Contrairement aux méthodes étatistes qui se proposent de changer la société
par le haut et les approches dites de la « société civile» qui, elles, ne visent pas à changer le
système, Takis Fotopoulos ne propose pas une organisation politique de type nouveau,
mais une confédération de communautés fonctionnant suivant les principes de la
démocratie générale (égalité économique -propriété collective, égalité politique – démo-
cratie directe).
Ce livre, d’où les mots volontairement scientifiques ou difficiles ont été bannis, est
absolument accessible à quiconque. Les démonstrations y sont claires, logiques et
cohérentes. Une volonté d’être compris du plus grand nombre se fait sentir à chaque page
et place ainsi Takis Fotopoulos dans la ligné d’un Kropotkine ou d’un Reclus. »
Jean-Claude Richard
groupe Henry-Poulaille de Saint-Denis
Le monde Libertaire
[1] Économiste et politiste, il est directeur de la revue Democracy & Nature, The International Journal
of Inclusive Democracy (voir sur le net une multitude de textes sur Takis Fotopoulos)