Oui l’élection d’Ada Colau à Barcelone est bien un tsunami politique !
Plus proches des zadistes et des décroissants que de nos « fronts de gauche » productivistes et centralisateurs , les Indignés sont de retour avec des listes militantes hors partis. Suite a l’expérience fantastique de réappropriation populaire de la démocratie avec le mouvement du 15 Mayo , Ada Colau s’investit dans la plateforme contre les expulsions immobilières (PAH). Cette mobilisation stoppera 550 processus d’expulsion .
Le pays en proie à la crise voit de plus en plus de personnes expulsées par les banques de leurs logements . Chaque jours les militants de l’association vont se confronter aux forces de police et bloquer des expulsions . C’est dans cet engagement radical que va se consolider la volonté de changements concrets , la volonté d’une alternative à un système politique coupé de la population , de ses réels besoins et aspirations , à une « caste » qui ne représente que ses propres intérêts .
Cette fois-ci les stratégies de fabrique de l’insécurité, les politiques de la peur ont échouées.
« Le désir de changement a vaincu la campagne de la peur, de la résignation, et avec ça, c’est nous tous qui gagnons, surtout Barcelone. »
Un changement « irréversible ».
« Nous aurions aimé que l’usure des vieux partis soit plus rapide, » a avoué Pablo Iglesias, mais cette victoire de « Davis contre Goliath » ouvre des champs nouveaux à la pratique d’une politique citoyenne de terrain .
La fin du bipartisme …
« Qu’ils s’en aillent tous! » ,« Ils ne nous représentent pas! » entendait-on sur la place de Catalogne, au cœur de Barcelone, il a 4 ans .
La liste «Barcelone en commun», qui regroupe plusieurs formations de la gauche radicale sort de l’impasse des ambitions de partis et reprend la voix que ceux-ci ont confisqué pour la rendre aux « sans » (-emploi, -papiers,- logements,- dents? ) .
« Sans pouvoir médiatique, économique, judiciaire, nous avons démontré que l’on peut faire les choses autrement et (…) que le rêve et l’espoir peuvent l’emporter, » déclare Ada Colau,
Les habitant.es des quartiers populaires sont retourné.es aux urnes, jusqu’alors méprisées, voyant dans cette coalition de militants de terrain une réelle alternative aux partis traditionnels, « la CASTE » comme on les nomment ici .
D’où cette très forte hausse de la participation dans les quartiers populaires de Madrid et Barcelone.
Guanyem Barcelona a approuvé un code d’éthique politique qui limite des salaires, mais il traite aussi de beaucoup d’autres questions.
- l’audit et la responsabilité,
- le financement et la transparence
- des mesures pour aborder la corruption et la professionnalisation excessive de politique.
http://adacolau.cat/en/post/making-democratic-revolution-happen
– stopper les expulsions dans la ville ;
-convertir les appartements vides en logements sociaux ;
-réduire les prix de l’eau, du gaz, de l’électricité ;
– lancer un revenu mensuel minimal de 600 euros pour les familles pauvres.
Ne comptons que sur nous même, chacun.e compte !
Les partis de la gauche française ne feront peut être pas de grandes déclarations sur cette victoire hautement symbolique et pour cause , ils sont violemment remis en cause .
Les défenseurs des droits sociaux ne sont pas des politiciens professionnels mais bel et bien les citoyens eux même .
Barcelone vient de nous expliquer que la politique est une chose bien trop quotidienne pour être confiées à des partis.