Pierres Clastres.
Philosophe de formation, anthropologue et ethnologue au CNRS puis directeur d’études à la
cinquième section de l’École Pratique des Hautes Études, spécialiste des indiens d’Amérique.
Dans son œuvre la plus reconnue,La Société contre l’État, dont nous rééditons la conclusion, Pierre
Clastres critique à la fois les notions évolutionniste, qui voudrait que l’État organisé soit la finalité de toute
société, et rousseauiste, de l’innocence naturelle de l’homme.
On retiendra sa thèse principale : les sociétés dites « primitives » ne sont pas des sociétés qui
n’auraient pas encore découvert le pouvoir et l’État, mais au contraire des
sociétés construites pour éviter que l’État n’apparaisse.
Trop souvent la société « moderne », la société industrielle et technicienne, est considérée comme l’aboutissement
de l’organisation sociale ou, pour les plus modérés, un stade plus évolué par lesquelles
devront passer les sociétés dite primitives. Il n’en est rien, et Pierre Clastres nous le démontre dans ce texte.
La société primitive n’est pas une société qui n’aurait pas encore abouti à la forme étatique.
Bien au contraire, la société primitive, sans État, est un autre choix de société,
une société qui s’organise de façon à lutter contre l’émergence de l’État et de tout pouvoir coercitif.
Un texte à lire d’urgence