Pour Valls, des groupes contestataires environnementalistes sont une « menace » pour la démocratie.
Le ministre Manuel Valls a adressé, le 21 mars 2014 aux
directeurs généraux de la police nationale et de la gendarmerie
nationale et aux préfets, une instruction sur la réforme du
renseignement territorial. Elle vise entre autres « certains groupes
contestataires animalistes et environnementalistes » chez qui sont
observées des « pratiques violentes ». Ces groupes font partie des
« principales menaces dirigées contre une démocratie comme la nôtre et
contre l’intégrité des institutions qui la font vivre », avec
« l’ultra-gauche », « l’ultra-droite » ou encore certaines « minorités
radicales qui entendent contester les institutions républicaines ».
La réforme du renseignement territorial doit permettre de mieux lutter
contre « certains groupes contestataires animalistes et
environnementalistes » chez qui sont observées des « pratiques violentes »,
indique Manuel Valls dans une circulaire du 21 mars qu’AEF s’est
procurée vendredi 27 mars. Déjà en 2013, un rapport de Jean-Jacques
Urvoas (PS, Finistère), fait au nom de la commission d’enquête sur le
fonctionnement des services de renseignement français dans le suivi et
la surveillance des mouvements radicaux armés, avait jugé que la France
était « confronté [e] à la radicalisation de groupuscules qui mêlent
revendications politiques, identitaires ou environnementalistes ».
UNE « ÉCOLOGIE RADICALE », « S’INSPIRANT DES COURANTS ANGLO-SAXONS » ?
Le député, par ailleurs président de la commission des lois, évoquait
comme une « source d’inquiétude » « l’écologie radicale » « inspirée par des
courants anglo-saxons particulièrement virulents comme le front de
libération des animaux (Aminal liberation front) et le front pour la
libération de la terre (Earth liberation front) ». Elle « pourrait
également susciter des actions violentes par imitation des autres formes
de subversion », avait-il écrit. « Les groupes d’ultra-gauche cherchent
désormais à étendre leur discours contestataire à des causes connexes et
à établir des liens avec la cause écologiste (actions communes lors des
sommets mondiaux sur le climat, contre les convois nucléaires, camp de
Notre-Dame-des-Landes, actions contre la ligne très haute tension
Cotentin-Maine). »
« Le 5 novembre 2012, le ministre de l’Intérieur Manuel Valls a ainsi
souhaité une coopération internationale plus forte face ‘aux formes de
violence provenant de l’ultra-gauche, de mouvements d’anarchistes ou
d’autonomes’ en évoquant ‘des groupes violents’ gravitant autour de
projets comme la ligne ferroviaire à grande vitesse Lyon-Turin »,
illustre encore le rapport.